- A qui s’adresse cette école ?
A tous les enfants. Les plus jeunes, qui ont été peu scolarisés s’y intègrent très rapidement sans aucune difficulté. Les adolescents, déjà scolarisés, peuvent avoir besoin de plus de temps pour s’adapter à cette nouvelle organisation qui privilégie l’autonomie. Les jeunes en rupture scolaire peuvent y retrouver le goût de redevenir auteurs de leurs apprentissages et de leur vie.
- Comment mon enfant va-t-il acquérir les bases si rien ne l’y oblige ?
Quand un enfant est prêt et qu’il a la volonté d’apprendre des compétences telles que la lecture, l’écriture ou le calcul, il y arrive plutôt facilement. L’école traditionnelle attend des enfants qu’ils apprennent au même âge et au même rythme, souvent avant que ceux-ci soient prêts à acquérir ces compétences ou avant qu’ils ne s’y intéressent. Dans cette situation, le processus d’apprentissage peut-être difficile et prendre du temps car il n’est pas motivé par l’envie. On constate que les élèves d’écoles démocratiques apprennent à lire seuls, certains à l’âge de 4 ans, d’autres à 12 ans. Mais, quel que soit l’âge auquel ils apprennent la lecture, ils finissent avec des niveaux de lectures comparables. Et pendant le temps qu’ils n’ont pas consacré à la lecture, ils ont acquis d’autres connaissances et compétences. Tout est question de motivation. En ce qui concerne les maths, il a été démontré plusieurs fois que le programme allant de la primaire (addition, multiplication…) à la 4ème (équation à une inconnue, fonction linéaire…) peut être appris en 6 semaines quand l’enfant est prêt !
- En fait, mon enfant va jouer toute la journée ?
L’activité principale de l’enfant, lorsqu’on le laisse libre, est le jeu. Pourquoi l’enfant joue-t-il ? Les adultes considèrent souvent à la légère les activités des enfants, et pourtant, rien n’est plus sérieux qu’un enfant qui joue. Il joue pour apprendre, pour grandir, pour chercher, pour creuser, pour approfondir. Et à travers tout cela, il se fait plaisir, et les apprentissages se font en profondeur.
En mettant notre enfant dans une école démocratique, on fait un choix en adhésion totale avec la disposition spontanée de l’enfant pour le jeu.
- A quoi ressemblera une journée type ?
Il est difficile de parler de journée type à l’école, car elle est différente pour chaque élève. Personne ne doit suivre d’emploi du temps, chacun vaque à ses occupations, bien souvent en poursuivant des projets en cours, ou en découvrant de nouvelles activités.
Les élèves ont une obligation de présence de cinq heures quotidiennes, et arrivent avant 10h, mais ensuite ils sont libres de faire ce qui les intéresse et ce qui fait sens pour eux.
Certains lisent, d’autres jardinent, cuisinent ou font de la musique. Il est possible pour les enfants de demander l’appui d’un autre membre de l’école ou d’un membre du staff pour faciliter un apprentissage. Il est également envisageable pour les enfants de s’organiser en petit groupe pour mettre en place une activité correspondant à leur talent ou leur envie.
- C’est une école sans règles alors ? Comment mon enfant va-t-il apprendre la vie en société dans ce cas ?
Les écoles démocratiques, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ne sont pas des lieux sans règles, bien au contraire. Il s’agit de vivre en société en se respectant, en considérant l’autre avec bienveillance, et en traitant les problèmes entre membres de manières responsable et calme. Pour garantir tout cela, il est donc indispensable que le groupe établisse et décide en commun des règles qui lui sont indispensables. Contrairement à l’école classique dans laquelle les règles sont établies et imposées par les adultes, à l’école démocratique les règles sont pensées, réfléchies et acceptées par tous les membres, adultes comme enfants.
Il n’y a donc rien de mieux pour apprendre se respecter, mais aussi à respecter et considérer l’autre ! Idéal pour la vie en société !
- Comment mon enfant sera-t-il évalué ?
Il n’y aura pas de contrôle, évaluations ou notes dans notre école. Les parents nous confiant leur enfant devront lui faire une confiance totale, car ils n’auront pas de retour écrit des progrès faits. Ils pourront en revanche se rendre compte au quotidien de l’évolution de leur enfant, de son épanouissement, et de son plaisir à progresser.
- Et si mon enfant doit, pour une raison ou une autre, réintégrer un cursus classique ?
Que ce soit dans le secondaire ou dans le supérieur, le retour, choisi ou contraint, est parfaitement possible. Une école hors-contrat n’est pas une école hors-sol. Elle est contrôlée par les services de l’Education nationale. A 16 ans, tous les membres doivent démontrer la maitrise du « socle commun des connaissances et compétences », matérialisé dans l’enseignement traditionnel par la réussite au Diplôme national du brevet. Les membres qui le souhaitent sont accompagnés dans la préparation en candidat libre à ce diplôme ainsi qu’au Baccalauréat. Les élèves du privé peuvent avoir à passer un examen d’entrée dans le public en dehors des titres évoqués plus haut. Les universités organisent pour les non-bacheliers un examen d’accès aux études universitaires. De plus en plus de formations professionnelles donnent accès à des titres professionnels reconnus par le RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) en équivalence de niveaux universitaires. L’expérience démontre que ces jeunes ont développé une motivation intrinsèque, une autonomie et une maturité suffisante pour faire face à ce changement d’environnement qu’ils veuillent devenir médecin ou boulanger.
- Et si mon enfant souhaite intégrer l’enseignement supérieur ?
Votre enfant n’aura aucun mal à intégrer une grande école ou une université, nous l’aiderons dans son projet. A l’école Sudbury, 80 % des élèves intègrent l’université qu’ils souhaitent, les autres n’en ayant pas forcément envie et préférant des filières artistiques ou techniques. Ce pourcentage est proche de celui des élèves sortant d’écoles classiques. D’autre part, malgré le fait que ces élèves ne peuvent pas fournir de bulletins de notes et de dossier scolaire, les universités et écoles en sont friands car ces étudiants sont sûrs d’eux, savent qui ils sont et où ils vont.
- Et si mon enfant décide de ne pas passer de diplôme ?
Il est possible que votre enfant ne veuille pas passer le bac, mais préfère s’orienter vers un métier qui ne demande pas d’avoir ce diplôme. Est-ce un mal ? Est-ce qu’aujourd’hui, le bac a encore une valeur quelconque ? Si vous pensez que oui, alors peut-être n’êtes-vous pas prêts à nous inscrire votre enfant dans notre école. En revanche, si vous pensez pouvoir accepter qu’il fasse ses choix, et qu’il soit heureux comme cela, alors nous serons ravis de l’aider à se connaître et à construire son projet de vie.
- Et que font les adultes ?
Les adultes sont là pour garantir la sécurité et le cadre, affectif, intellectuel et règlementaire. Ils sont présents pour entendre les demandes des membres et y répondre au mieux. Ils peuvent animer des ateliers à la demande ou fournir des explications ou des démonstrations dans les domaines qu’ils maitrisent. A ce titre, ils sont une des ressources d’apprentissage parmi d’autres au même titre que des intervenants extérieurs bénévoles ou rémunérés.
- Ce doit être cher !
Une école hors-contrat n’est pas subventionnée par l’Etat. Tous les frais sont donc assumés par les familles. S’agissant d’un projet collectif associatif, la participation de parents bénévoles, l’implication de mécènes, peuvent réduire les frais de fonctionnement. Cependant, une équipe salariée minimale, des locaux adaptés et aux normes, des fournitures, les frais de gestion coûtent indubitablement. Les frais de scolarité sont calculés au plus juste pour rémunérer convenablement des professionnels de qualité et une structure adaptée à l’accueil des membres. Le prix de revient d’un élève dans une structure de ce type oscille entre 4 et 5 000€/an. L’établissement est ouvert 12 mois sur 12. Nous pourrons fixer la participation aux frais de scolarité des familles lorsque nous aurons trouvé notre local.